Déclaration coup de poing des Démocrates : pour un Bénin juste, libre et réconcilié »

DECLARATION A LA TRIBUNE DES DEPUTES DU GROUPE PARLEMENTAIRE ‘’LES DEMOCRATES’’

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Chers collègues Honorables Députés,
Chers compatriotes,

Le temps s’égrène, le pouvoir de la rupture épuise inexorablement ses derniers et ultimes crédits sans que l’on ne voit poindre à l’horizon la moindre lueur de pacification du pays pour une transition démocratique conviviale et sans heurts, comme jadis nous en avions la tradition au Bénin. Le chrono joue et nous voici pratiquement à huit mois des élections générales de 2026 avec une météo brumeuse, orageuse qui visiblement ne rassure personne.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

C’est donc un devoir impérieux pour le Groupe Parlementaire « Les Démocrates », du haut de la tribune de l’assemblée nationale d’attirer une fois encore l’attention de toute la classe politique de notre pays, du peuple béninois et de la Communauté Internationale sur les perspectives wahala vers lesquelles, et à pas de charges, nous nous acheminons les yeux fermés. Si nous n’y prenons tout de suite garde, elles risquent de détruire encore plus notre vivre ensemble.

Des indices sont là, manifestement palpables sous nos yeux et leur congruence caricature de manière assez frappante et dramatique, les efforts incessants déployés par la majorité parlementaire pour empêcher la minorité parlementaire que nous sommes de jouer comme il se doit, notre rôle de contrôle de l’action gouvernementale.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues

Sur soixante-huit (68) interpellations, à travers des questions au Gouvernement, le bureau dirigé par le Président VLAVONOU, n’a programmé qu’à peine onze (11) questions soit une bien minable performance d’à peine 16%.

Cette triste réalité est symptomatique du mépris que la majorité parlementaire a pour notre fonction régalienne de contre-pouvoir et pour le respect que nous devons au peuple souverain qui nous a mandatés ici pour le représenter. On en perd son latin, sinon, comment peut-on faire une session entière sans aucune interpellation du gouvernement bien qu’en début de notre mandat il est convenu que les jeudis seraient réservés aux interpellations du gouvernement. Du 10 avril au 9 juillet nous avons traversé douze (12) jeudi sans que le Président de l’Assemblée Nationale, ne se rende compte malgré la multitude de questions des députés restées bloquées sous son accoudoir ?

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

En dépit du vœu cher que chérit le peuple béninois, espérant vivre enfin et pour une fois à l’horizon 2026, des échéances électorales belles, festives, transparentes et inclusives, la situation nationale déjà délétère de notre pays ne cesse hélas de se dégrader, faisant monter chaque jour davantage la peur, les craintes et surtout le sentiment d’incertitude voire d’impasse.

La situation politique nationale reste malheureusement caractérisée par des violations récurrentes de nos droits fondamentaux mais aussi de nos lois par un gouvernement qui se fourvoie éperdument de son rôle prééminent de garant de la paix et de la cohésion sociale.

Le panier de la ménagère est plus que jamais en difficulté.
Les prix des produits de première nécessité n’arrêtent point de grimper, les populations inquiètes n’arrivent pas à joindre les deux bouts et se demandent dans la douleur de quoi demain serait fait.

A propos de la situation de misère et de faim systémique qui sévit dans notre pays, le rapport de l’Union Africaine sur l’alimentation et l’agriculture est alarmant et sans appel. Au Bénin, selon les données de l’Union africaine, 26% des ménages sont en situation d’insécurité alimentaire, dont 1,9 % en insécurité alimentaire sévère (Analyse globale de la vulnérabilité, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des systèmes alimentaires – AGVSAN-SA).

Le taux d’insécurité alimentaire a bondi de 9,6% à 26% entre 2017 et 2022, toujours selon ce même rapport. Alors que le pouvoir de la rupture se gargarise de chiffres flatteurs qui n’existent et n’ont de sens que dans ses livres et pendant qu’il s’affuble d’oripeaux, brandissant çà et là de trompeuses palmes honorifiques, voilà ce que disent les vrais chiffres et ils se rapportent parfaitement au calvaire du peuple béninois depuis 2016.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

C’est dans un tel contexte, que les ressources de l’Etat sont et à une échelle de dizaines de milliards, siphonnées au nez et à la barbe de nous tous. Des dizaines de milliards siphonnés, et l’expression n’est pas de moi mais plutôt d’un des ex membres du Gouvernement de la Rupture. Quand un auditeur financier de profession devenu ministre et ayant eu accès au dossier parle de siphonnage, n’est-ce pas qu’il faut le prendre au sérieux même s’il a dû fugitivement et on aurait pu dire lâchement avaler son chapeau, sûrement à coup de pression et d’une avalanche de menaces.

Là-dessus, je voudrais féliciter l’Assemblée nationale dans son ensemble et plus particulièrement les membres du groupe parlementaire « Les Démocrates » qui très tôt ont pris la mesure de la gravité de cette dénonciation pour proposer et obtenir la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire. C’est une première sous le régime dit de la rupture après pratiquement 10 ans de Gouvernance cavalière et opaque. En tout cas, ce réveil quoique tardif de notre parlement est de notre mérite à tous et doit être salué.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

Les prisons de notre pays, loin de se désemplir des prisonniers politiques continuent d’accueillir les voix dissonantes.
Des arrestations fantaisistes et non justifiées, des kidnappings de citoyens se multiplient dans le rang de l’opposition. La dernière en date, est celle du jeune poète engagé Julien Kandé KANSOU, membre de la cellule de communication du Parti « Les Démocrates » qui est en prison sans savoir à qui il a à faire. Le simple fait de demander à la barre le nom de son plaignant a été perçu comme un crime de lèse-majesté.

Nos compatriotes exilés politiques interrogent, la mort dans l’âme, l’horizon, se demandant, à quand le retour sur la terre natale.

Pendant ce temps, le régime dit de la rupture travaille à fragiliser de plus en plus les institutions de la République.
La Présidence de la République est devenue en moins de dix (10) ans, une hyperprésidence, qui a réussi l’exploit de soumettre quasiment toutes les autres institutions de la République. Quelle prouesse !

Quelle déchéance, quelle tristesse ! Quelle honte pour notre pays, sa classe politique et sa démocratie !

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;
Chers collègues,

Le Parti « Les Démocrates », rappelle à la Communauté Internationale, aux amis du Bénin et à tous les Partenaires Techniques et Financiers de notre pays, que nous avons suffisamment attiré l’attention des uns et des autres sur le caractère conflictuel et exclusif de l’actuel code électoral du Bénin, modifié et promulgué en mars 2024.

Les grossières irrégularités constatées dans ledit code électoral, constituent une insulte à la lutte des pères fondateurs de notre démocratie.

C’est le lieu pour nous de rappeler également à notre peuple qu’il doit se battre par tous les moyens démocratiques pour faire tomber cette injustice de deux poids, deux mesures.

La relecture du code électoral obstinément refusée par le Président Patrice Talon et sa majorité parlementaire peut et doit être faite par notre peuple, pacifiquement et démocratiquement dans les urnes, à travers les prochaines élections générales. C’est là tout le sens de la révolution électorale que le Parti ‘’Les Démocrates’’ appelle de tous ses vœux.

Déjà, il est heureux de constater que les assassins et leurs acolytes de receleurs de la démocratie n’ont pas à eux seuls le monopole de la stratégie et de l’action politique. ‘’Les démocrates’’ convaincus demeurent les artisans de la paix de plus en plus majoritaires dans la République, s’activent à désamorcer la bombe et éteindre les traits inflammables des pyromanes afin que rien ne vienne troubler notre vivre ensemble et que 2026 se passe dans la paix et la joie démocratique.

Malheureusement, il reste à regretter qu’aucun signe d’apaisement n’émane de nos frères et sœurs qui exercent aujourd’hui le pouvoir d’Etat et dont le modus operandi se résume au : forcing, à la violence, à la ruse, à la rage et même à la fourberie et à la trahison du pacte républicain.

Ils ne désemparent nullement dans leur volonté d’intimider et de réduire l’opposition au silence.

C’est ainsi que nous apprenons avec stupéfaction et horreur qu’une épée de Damoclès pèserait sur la tête des responsables de l’opposition qui s’emploient vaille que vaille à jouer leur rôle dans l’animation de la vie politique.

Du haut de cette tribune, tout en prenant l’opinion publique à témoin, nous alertons solennellement le gouvernement de la Rupture et en tout premier lieu son chef à prendre les dispositions idoines pour assurer la sécurité de tous les citoyens béninois indépendamment de leurs opinions ou appartenances politiques.

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

Les prochaines joutes électorales ne doivent aucunement être un moment de peur et d’intimidation à l’endroit de nos compatriotes, c’est pour cela que le Parti « Les Démocrates » demande à l’exécutif de prendre toutes les mesures qui s’imposent afin de rassurer nos compatriotes.

Dans cette cordée, nous réitérons notre soutien à nos forces de sécurité et de défense et nous encourageons le gouvernement à redoubler d’efforts pour la sécurité de nos compatriotes du septentrion en proie au terrorisme et à l’extrémisme violent. Malgré tous les efforts et nos sacrifices, le mal résiste, avance et contraint malheureusement nos populations vulnérables à déserter leurs villages. Certes, les stratégies de sécurité et de défense ne se discutent pas sur la place publique mais pour autant un dialogue doit être instauré sur la question afin d’y impliquer intelligemment toute la Nation. Est-il nécessaire de rappeler qu’il est d’une mission constitutionnelle pour l’Etat d’assurer l’intégrité du territoire national et la sécurité des citoyens et de leurs biens conformément aux dispositions de l’article 54 de notre constitution ?

Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,

Ainsi, la situation nationale est difficile et extrêmement préoccupante et notre peuple a de tout le temps montré sa résilience. En tout cas, l’avenir appartient au peuple souverain.

C’est pourquoi sans relâche, nous réitérons notre invitation, fraternelle et patriotique au Gouvernement de la Rupture aux fins de :
* libérer tous les détenus politiques ;
* mettre fin aux arrestations politiques ;
* permettre le retour des exilés politiques sur la terre de leurs ancêtres ;
* organiser de concert avec les forces de la Nation un dialogue politique national de vérité, de pardon et de réconciliation pour ensemble panser les plaies et soigner les blessures faites les uns aux autres.
* faciliter la relecture du code électoral pour des élections plus transparentes et apaisées.

Vive la démocratie,
Vive le Bénin.

Le Groupe Parlementaire ‘’LES DEMOCRATES’’
Porto-Novo, le 08 juillet 2025.

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